« Médoc’GO, attrapez-les tous » : étude descriptive des conditionnements de médicaments retrouvés dans l’espace public français entre 2015 et 2018 - 04/11/18
Résumé |
Introduction |
La présence de conditionnements vides de médicaments dans l’espace public évoque une consommation immédiate du produit puis un abandon dans l’environnement de l’emballage. L’étude avait pour objectif de décrire les médicaments et autres substances psychoactives retrouvés dans l’espace public en France entre novembre 2015 et juin 2018.
Méthodes |
L’étude s’est déroulée en France métropolitaine et d’Outre-Mer. Tous les conditionnements de médicaments (blisters, flacons, boites, etc.) identifiés dans l’espace public, au cours de la période d’étude ont été photographiés par 2 investigateurs principaux. L’analyse a porté sur les classes ATC et pharmaco-thérapeutique, la nature et le nombre de conditionnements.
Résultats |
Sur la période d’étude, 147 photos ont étés prises correspondant à 69 molécules, principalement sur les communautés urbaines de Limoges (44,6 %), Bordeaux (30,4 %) et Montpellier (9,8 %). Les médicaments du système nerveux (ATC « N ») concernaient près d’une photo sur deux (48,2 %) avec notamment les analgésiques (16,6 %), les autres médicaments du SNC (14,5 %) et les psycholeptiques (13,8 %). Les classes pharmaco-thérapeutiques les plus retrouvées étaient les opioïdes (23,1 %), les antalgiques autres qu’opioïdes (paracétamol AINS, antispasmodiques et antimigraineux) (15 %), les benzodiazépines (11,6 %), la nicotine (substitutive) (6,8 %), les antiulcéreux (6,1 %) et les médicaments des troubles de l’érection (4,1 %). Les conditionnements vides de poppers ou de protoxyde d’azote représentaient 4 % des cas. Sur 38,8 % des photos, figuraient un ou plusieurs blisters ou flacons vides et sur 39,5 %, un fragment de blister ou un conditionnement unidose. Dans 22,4 % des cas, une boite vide était retrouvée. Sur les 7 photos où figuraient au moins 2 blisters ou boîtes du même médicament, il s’agissait d’une substance dont le potentiel d’abus ou de dépendance était connu (opioïde ou benzodiazépine).
Discussion |
La prise d’une substance dans l’espace public pourrait être en lien avec une affection aiguë nécessitant un soulagement immédiat comme le montre la forte proportion d’antalgiques. Les conditionnements abandonnés pourraient aussi révéler une consommation volontairement hors du cadre familial (codéine, dextrométorphane, médicaments des troubles de l’érection). Enfin, l’identification au même endroit de plusieurs boites pourrait évoquer une consommation abusive voire un besoin irrépressible de consommer le produit.
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Vol 73 - N° 6
P. 564 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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